Judith et Nora se détachent lentement pour ne pas perdre une seconde de cet acte de grâce. Cet instant où l’on prend conscience qu’il va se passer quelque chose d’exceptionnel. Déterminées, elles traversent la cour rapidement avec la même envie de ne plus se quitter.
Soudain, une main saisit Judith par l’épaule et l’a fait pivoter. Elle ouvre la bouche pour crier, mais quelque chose de mou se plaque aussitôt sur son visage. Elle reçoit dans le creux du genou un coup qui la déséquilibre et la fait tomber. Elle a peur. Elle comprend qu’elle va mourir. Ses boyaux se liquéfient et se tordent. Elle pousse encore quelques grognements faibles.
J’ose plus sortir, t’es une malade et je vais te soigner. T’as dix-sept ans, t’es bonne à marier. Fini l’école et toutes ses conneries, tu vas rentrer dans la vraie vie. T’as de la chance. Par contre, ta petite camarade, elle va prendre cher, on va s’en occuper, tu peux me faire confiance. Une feuj en plus. Elle va s’en rappeler, tu peux m’croire ! Et toi baisse les yeux quand j’te cause !
Bertille Jablonski gare sa coccinelle sur une place libre du parking de la cité des Merisiers. Sa journée de Formation de la Police Nationale à Oissel l’a fatiguée. Grande sur ses baskets multicolores, les cheveux châtains-clairs qui tombent sur les épaules de son perfecto. Un jean usé qui cache ses longues jambes sans fin. Et des lunettes aux verres bleutés pour masquer les cernes ombrés qui entourent ses yeux verts : c’est la future fliquette.
C’est un endroit calme et isolé. Soudain, une main saisit Judith par l’épaule et l’a fait pivoter. Elle ouvre la bouche pour crier, mais quelque chose de mou se plaque aussitôt sur son visage. Elle reçoit dans le creux du genou un coup qui la déséquilibre et la fait tomber. Elle a peur. Elle comprend qu’elle va mourir. Ses boyaux se liquéfient et se tordent. Elle pousse encore quelques grognements faibles. Ses mains sont attachées avec du fil de fer. Une serviette éponge crasseuse est enfoncée dans sa bouche
Franchement, dans la police, il n’y a pas de place pour les filles ! C’est un métier de mec. Il n’y a pas de place pour les sentiments, la sensibilité. Dans l’armée on m’a appris qu’un soldat sentimental est un soldat mort. Et ici c’est pareil. T’aurais dû passer le concours du championnat des défenseurs de phoques de la banquise !
Un roman qui remue les consciences
Un livre qui secoue, mais surtout qui fait réfléchir
Femme, la voix du silence est bien plus qu’un roman, c’est un combat, c’est un miroir pour toutes celles qui ont un jour été ignorées, bafouées ou brisées.
J’ai retrouvé dans ces pages les récits que mes amies de la FAC n’osent pas raconter. Ce livre est leur voix.
Ce livre m’a fait comprendre ce que mes filles pourraient vivre. Indispensable pour les hommes aussi.
J’ai pleuré.
Un outil précieux pour comprendre les mécanismes du trauma et de la résilience. À recommander dans les cercles professionnels du domaine psy 😉
Un style sobre mais percutant.
J’ai connu les luttes des années 70.
Ce livre me rappelle que rien n’est acquis, et que le combat continue.